16/06/2013
A PROPOS DES PRIMAIRES ET DE L'INSTAURATION D'UN EVENTUEL TROISIEME TOUR
Editorial
A quatre ans des futures échéances présidentielles, certains s’échauffent déjà et n’ont à l’esprit que de participer à la seule, à l’unique bataille qui leur paraît être décisive et valable, à savoir celle de l’élection présidentielle.
Une tendance, dans le même temps, s’installe : une primaire sera nécessaire pour départager les nombreux candidats de droite à la succession de l’actuel chef de l’Etat.
Ma position est connue de tous ceux qui m’ont fait l’honneur de lire mes développements sur le sujet, notamment sur ce site et sur celui du Rassemblement Civique pour l’Europe depuis plus de deux ans, ainsi qu’à la radio.
Une fois de plus, j’entends insister sur le point suivant : le recours à des primaires n’est pas souhaitable. Celles-ci, telles qu’elles sont organisées par chaque formation et du fait qu’elles sont ouvertes à des électeurs extérieurs à la formation qui y a recours, ne pouvant, en effet, qu’attiser les tensions, voire les haines à l’intérieur de chaque camp,
Les partisans de telles procédures y voient une avancée de la démocratie dès lors que le choix des candidats n’est plus l’affaire des seuls militants mais celle des sympathisants. Il est alors permis de s’interroger sur le rôle des partis dans leurs formes actuelles d’organisation et sur leur avenir en tant que formation porteuse d’un message politique, voire idéologique ? Pourquoi ne pas aller plus loin, beaucoup plus loin, et c’est ce que je préconise en évoquant l’instauration d’un troisième tour à l’élection présidentielle.
En effet, dans cette hypothèse on « libère » réellement les candidats potentiels aux plus hautes fonctions de l’emprise des partis politiques en leur permettant de faire acte de candidature directement dès lors qu’ils répondraient à des critères redéfinis (parrainages de grands électeurs, soutiens d’un nombre significatif d’électeurs, dirigeants de formations politiques ayant recueilli là-encore un nombre significatif de voix lors d’élections nationales antérieures, etc. )
J’observe, au demeurant, que nombre de ceux qui ironisaient sur le système mis en place par le PS en 2011 et raillaient cette procédure préconisent désormais d’y avoir recours sans même tirer les leçons d’un mécanisme qui n’est pas sans présenter des risques et des dangers évidents.
J’ajoute que la primaire organisée à Paris pour la désignation du candidat ou de la candidate UMP à la Mairie de Paris ressemble à une caricature de tout ce qu’il ne faut pas faire : un nombre d’électeurs, semble-t-il inférieur ou sensiblement égal à celui des militants UMP de Paris, un électorat flou, difficilement identifiable. Qui sont, en effet les 20 000 personnes, environ, qui ont décidé du sort des candidats UMP à la Mairie de Paris ? Quid du choix du Parti ? Pourquoi laisser à des électeurs extérieurs, peut-être mal intentionnés, voire plus ou moins activistes, le pouvoir de se substituer aux militants d’une formation politique donnée ?
Ce qui vaut aujourd’hui pour l’UMP, cela vaudrait aussi pour n’importe quel autre parti !
Il y a là une dérive lourde de menaces pour l’avenir des formations politiques.
En outre, quid d’un vote électronique, informatique, dont rien ne permet d’affirmer qu’il offre des garanties au moins équivalentes à celui d’un vote traditionnel, à savoir celui que l’on effectue après le passage dans un isoloir ?
J’ajoute, enfin, que le vote devrait demeurer un acte majeur pour tout citoyen engagé et responsable. En d’autres termes, il faut accepter de se déplacer et accomplir le geste électoral dans des bureaux spécialisés et ce, en communion, en symbiose, si je puis dire, avec d’autres.
C’est cela aussi la démocratie.
Gérard-David Desrameaux
19/05/2013
UNE INITIATIVE EUROPEENNE POSITIVE
Editorial
« Mon devoir, c’est de sortir l’Europe de sa langueur (…) ». Cette phrase prononcée par le chef de l’Etat lors de sa conférence de presse du 16 mai 2013 mérite de retenir toute notre attention.
Il convient de saluer comme il se doit la proposition faite ensuite par le président de la République d’aller vers un fédéralisme budgétaire et vers la formation à terme d’un gouvernement économique de la zone euro.
J’ai trop souvent dénoncé sur ce site l’absence d’un véritable dessein européen chez la plupart des dirigeants français, et souvent aussi européens, pour ne pas taire aujourd’hui ma satisfaction de voir et entendre le chef de l’Etat reprendre l’initiative sur le terrain européen.
Nous appelions à l’audace, nous demandions aux Européens de conviction de s’exprimer.
Il faut désormais inviter tous les européens sincères et responsables de ce pays à emboîter le pas au président de la République et à faire en sorte que les intentions ainsi affirmées soient suivies d’effets et que des propositions concrètes soient formulées, propositions qui soient acceptables par nos partenaires.
Depuis des années, le RCE en appelle à la création d’une « Europe puissance » et à l’émergence d’une gouvernance européenne qui soit à la hauteur des enjeux.
Félicitons-nous de ce ton nouveau et de cette relance d’un projet fédérateur.
Il est en effet urgent de redonner aux peuples de l’Union et plus encore à ceux de la zone euro des raisons de croire et d’espérer dans le projet européen.
Ces peuples perdaient espoir car chaque jour des faits, des mesures prises, des décisions arrêtées accréditaient l’idée que l’Europe était défaillante et ne remplissait pas les missions qui lui incombaient
Pensons à cette phrase, souvent rappelée sous ma plume, prononcée par François Mitterrand : « La France est notre patrie, l’Europe est notre avenir.»
Oui, il est urgent de franchir de nouvelles étapes et d’aller vers ce fédéralisme qui donnera tort à tous les détracteurs de l’Europe.
Seul un vrai et authentique fédéralisme permettra par son caractère démocratique indiscutable de doter l’Europe, et plus particulièrement la zone euro, des instruments de pouvoir et d’efficacité ainsi que la légitimité nécessaire pour faire et agir au nom des peuples.
Il faut en appeler à tous les démocrates et républicains sincères que compte ce pays pour qu’ils renforcent par leurs initiatives et contributions cette démarche.
Plaçons au centre des élections européennes de juin 2014 la question fondamentale de la Constitution d’une authentique gouvernance économique européenne.
Gérard-David Desrameaux
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12/05/2013
EN APPELER AU SENS DES RESPONSABILITES
Editorial
Ce n’est pas tant à la notion d’union nationale qu’il faut en appeler aujourd’hui qu’à celle du sens des responsabilités.
Eu égard au climat délétère et à la crise de confiance tant à l’égard du pouvoir actuel que de la classe politique en général, ce dont le pays a le plus besoin aujourd’hui c’est que cesse cet état de guerre civile larvée et de dénigrement systématique du politique.
Ce n’est pas d’union nationale (qui ne se conçoit réellement que face à une menace extérieure, à un péril imminent et pour de courtes périodes) dont la France a besoin aujourd’hui, mais d’un climat plus apaisé et de la recherche de convergences à défaut de ces consensus forts auxquels il faudra bien arriver quand notre pays connaîtra une démocratie plus responsable et, osons le dire, plus intelligente qu’elle ne l’est.
Le clan contre clan, le rejet systématique par un clan de tout ce qui émane de l’autre clan nuit à l’image de notre Nation et en dit long sur la dégénérescence d’un système politique qui offre trop de prises aux caricatures et aux simplifications excessives, elles-mêmes génératrices de dangereuses pratiques et attitudes.
L’union nationale ne serait ainsi pas adaptée à la situation actuelle. En effet, les tensions sont telles et les populismes de toutes sortes si actifs que l’on ne peut raisonnablement concevoir de rassembler au sein d’une même équipe gouvernementale d’authentiques républicains et démocrates avec des partisans de solutions extrêmes et inadaptées à la situation de la France, de l’Europe et du Monde.
Ce dont nous avons besoin, en revanche, c’est de la recherche de larges convergences, comme il vient d’être dit précédemment, sur l’essentiel. C’est l’établissement d’une sorte de pacte passé entre les républicains et démocrates autour d’une ambition commune : redresser le pays au plan économique, social et politique dans un esprit de justice et dans un climat de confiance retrouvée.
Ce dont la France a besoin aussi, c’est d’un grand dessein clairement défini et expliqué au peuple.
C’est d’un exécutif resserré.
C’est d’un plan faisant la part des choses entre le long terme (l’objectif à atteindre), le moyen terme (un programme fixant des étapes et précisant les moyens mis en œuvre) et le court terme (les mesures prises afin de faire face aux urgences et d’insuffler une dynamique).
Ce dont la France a besoin et ce à quoi aspirent les Français, c’est également que soient précisés les effets attendus des efforts auxquels ils sont astreints car ce qui provoque l’exaspération et le désarroi de nombre de nos compatriotes et les jettent dans le piège du populisme et des extrémismes, c’est qu’ils n’ont pas confiance dans des mesures ajoutées les unes aux autres au gré du temps qui passe. Ils ont ainsi l’impression qu’ils sont devant un puits sans fond et que l’espoir d’inverser le cours des choses est nul.
L’effort demandé à tout citoyen peut être compris et librement consenti par celui-ci s’il a une claire vision quant à l’objectif à atteindre et s’il a conscience que sa contribution juste et proportionnée à ses possibilités contributives contribuera précisément au redressement national.
En tant que citoyen, et à ce titre acteur de la vie politique, il entend aussi, et l’on ne peut que le comprendre, avoir prise sur les choix d’un système économique défaillant qui accorde trop de facilités et de pouvoirs aux spéculateurs et aux fraudeurs (notamment sur le plan fiscal) au point de mettre les peuples et les Etats hors jeu au niveau de la prise de décision.
Mais là, on l’aura compris, cela dépasse très largement ce qui est du ressort d’un Etat mais dépend de mécanismes internationaux. C’est à ce niveau qu’il faut appréhender le problème et apporter les réponses adéquates.
Gérard-David Desrameaux