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26/10/2016

A propos du centenaire de la naissance de François Mitterrand

A propos du centenaire de la naissance de François Mitterrand

 

Aujourd’hui, 26 octobre 2016, nous célébrons le centenaire de la naissance de François Mitterrand. En janvier 2016, dans un éditorial intitulé « François Mitterrand : vingt ans après », je rappelais l’hommage que je rendais à l’ancien chef de l’Etat lors de son décès en janvier 1996 et j’insistais sur le fait que vingt ans après, j’étais dans le même état d’esprit et que je n’avais rien à retrancher aux lignes écrites alors. *

Désormais, François Mitterrand, Homme d’Etat indiscutable, est entré dans l’Histoire et je porte le même jugement qu’hier sur le rôle et l’action de l’ancien président de la République, seul président élu au suffrage universel direct à avoir exercé durant deux septennats consécutifs les fonctions de chef de l’Etat.

 Gérard-David Desrameaux

 * Voir sur ce site, mon éditorial daté du 10 janvier 2016.

Se reporter aussi à mes deux ouvrages consacrés à François Mitterrand, à savoir :

 Lettre posthume à François Mitterrand, Lanore 2005, Collect. « Essais politiques » et François Mitterrand, Editions Ellipses, Collect. « Les dates clés », 2012.

 

10/01/2016

François Mitterrand : Vingt ans après

 Editorial

En janvier 1996, à la suite du décès de François Mitterrand, j’écrivais dans « La Lettre Ethique Civisme et Politique » : « De François Mitterrand, on retiendra beaucoup de choses et d’innombrables images resurgiront de notre mémoire collective.

On retiendra d’abord le visionnaire qui a su inscrire son action dans le temps et la durée et qui ne prenait jamais ses décisions de façon impulsive sous le coup de l’émotion.

François Mitterrand était un homme libre qui entendait demeurer libre de ses choix et n’acceptait pas de devoir trancher sous la contrainte.

On retiendra l’homme d’Etat qui au plan international a mené un combat inlassable pour la paix tout en sachant, en revanche, établir la distinction qui s’imposait entre les artisans de la paix dont il était et les pacifistes. (…).

De François Mitterrand, on retiendra l’Européen convaincu qui n’a pas ménagé ses efforts pour rapprocher les peuples de notre continent et plus particulièrement à partir d’une solide coopération entre la France et l’Allemagne.

On retiendra le socialiste de raison qui, partisan du socialisme du possible, a su prôner un retour à l’authenticité du socialisme et redonner vigueur à partir du congrès d’Epinay en 1971 à un parti qui n’était plus que l’ombre de lui-même. Ce faisant, on retiendra qu’il a redonné espoir à la gauche en mobilisant des millions de femmes et d’hommes qui désespéraient de voir un jour le camp du progrès l’emporter.

On retiendra le Président de la République réélu pour la première fois au suffrage universel direct et qui, tout en ayant combattu les institutions de la Vème République et tout en ayant souhaité les réformer en profondeur, a su, par une exacte lecture de la Constitution faire en sorte que par deux fois des cohabitations harmonieuses se déroulent dans un climat relativement apaisé tout en veillant scrupuleusement au respect de ses prérogatives, pas les siennes personnellement, bien entendu, mais de celles qui étaient attachées à l’exercice de ses fonctions.

On retiendra l’homme de culture, l’humaniste, le défenseur inlassable des droits de l’homme qui fit abolir la peine de mort, supprimer les tribunaux d’exception, libérer les ondes…

On retiendra bien d’autres choses de François Mitterrand. L’Histoire le reconnaîtra à l’évidence comme l’un des plus grands politiques de ce siècle qui s’éteint avec lui.

Pour notre part, nous n’oublierons pas l’homme qu’il a été, l’homme courageux face à l’adversité, face à la maladie, face à la mort.

Nous n’oublierons pas combien il a été fidèle en amitié et nous lui resterons au-delà de la mort fidèles afin de ne pas rompre ce lien qui nous unissait à lui, nous qui avons eu l’honneur et le privilège de l’approcher, de le connaître et de participer à ses combats ».

Vingt ans après, je suis dans le même état d’esprit.

Je n’ai rien à retirer à ces quelques lignes.

A l’instar du général de Gaulle, François Mitterrand est entré dans l’Histoire. Il est un exemple, un modèle, voire une référence comme l’avait indiqué à juste titre il y a cinq ans à Jarnac, le président de l’Institut François Mitterrand, Hubert Védrine.

D’un point de vue éthique j’ai envie d’ajouter que nul ne saurait s’approprier à titre exclusif la pensée d’un homme d’Etat dont la complexité et la richesse ne sont plus à démontrer. François Mitterrand n’est ni l’homme d’un clan, ni même celui d’un parti. Il appartient désormais à l’Histoire.

Je regrette parfois, je regrette souvent, que des contrevérités, des jugements hâtifs et de fausses affirmations puissent être répétés régulièrement par de pseudos commentateurs et analystes adeptes d’une certaine désinformation qui profitent du temps qui passe sans être efficacement démentis par des témoins d’une page importante de notre histoire.

Gérard-David Desrameaux

 

29/11/2014

A propos du vote électronique

L’actualité me conduit à reproduire ma position sur le recours au vote électronique en matière politique, position publiée sur ce site le 5 décembre 2010. Elle demeure la même.

Gérard-David Desrameaux

 

Dans toute démocratie authentique l’élection constitue  un moment privilégié de la vie politique. C’est à cette occasion, qu’il s’agisse d’élections nationales ou locales, que s’effectuent les choix essentiels et que sont désignés celles ou ceux qui auront en charge la mission de les mettre en œuvre.

C’est un moment privilégié car c’est un temps fort de la démocratie à l’occasion duquel le citoyen exerce ce droit fondamental pour lequel tant de femmes et d’hommes ont dans le passé versé leur sang et continuent aujourd’hui encore de le verser pour obtenir le droit de vote.

Tout citoyen doit pouvoir exercer dans le secret de sa conscience ce droit qui est à la source même de la démocratie.

La Constitution, en son article 3, rappelle que le suffrage est toujours secret. C’est un acte civique, fort par définition. Or j’ai toujours considéré que le vote électronique ne présentait pas à cet égard toutes les garanties eu égard notamment, si je puis dire, à l’inégalité des citoyens face aux techniques informatiques et à la plus ou moins bonne maîtrise d’un outil qui a pu montrer et montre encore vers quelles dérives un pouvoir informatique non maîtrisé peut conduire.

Cette façon « d ‘appréhender » ce sujet ne traduit pas, comme certains voudraient en accréditer l’idée, une certaine forme de rejet du progrès mais traduit tout simplement, aussi longtemps que les garanties ne seront pas données et contrôlées, la volonté de défendre un principe de base en démocratie : le secret du vote.

Je crois en conséquence utile de rappeler que la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a, lors d’une délibération n° 2010-371 du 24 novembre 2010 portant adoption d’une recommandation relative à la sécurité des systèmes de vote électronique, formulé les observations suivantes :

« Alors que le vote électronique commençait seulement à s’implanter en 2003, lors de l’adoption de la première recommandation de la CNIL, la commission constate aujourd’hui que les systèmes de vote électronique sur place ou à distance se sont développés et s’étendent désormais à un nombre croissant d’opérations de vote et de types de vote.

La commission souligne que le recours à de tels systèmes doit s’inscrire dans le respect des principes fondamentaux qui commandent les opérations électorales : le secret du scrutin sauf pour les scrutins publics, le caractère personnel, libre et anonyme du vote,  la sincérité des opérations électorales, la surveillance effective du vote et le contrôle a posteriori par le juge de l’élection. Ces systèmes de vote électronique doivent également respecter les prescriptions des textes constitutionnels, législatifs et réglementaires en vigueur.

La commission constate que si l’application principale du vote électronique réside dans les élections professionnelles (comité d’entreprise et représentants du personnel), celui-ci se développe également pour les assemblées générales, conseil de surveillance, élection des représentants de professions réglementées et, depuis 2003, pour des élections à caractère politique. De plus, en 2009, pour la première fois, la possibilité de recourir au vote électronique pour une élection nationale, au suffrage universel direct, a été introduite par l’ordonnance n° 2009-936 du 29 juillet 2009 relative à l’élection de députés par les Français établis hors de France.

Devant l’extension du vote par internet à tous types d’élections, la commission souhaite rappeler que le vote électronique présente des difficultés accrues au regard des principes susmentionnés pour les personnes chargées d’organiser le scrutin et celles chargées d’en vérifier le déroulement, principalement à cause de la technicité importante des solutions mises en œuvre. Au cours des travaux que la commission a menés depuis 2003, elle a, en effet, pu constater que les systèmes de vote existants ne fournissaient pas encore toutes les garanties exigées par les textes légaux. Dès lors et en particulier, compte tenu des éléments précités, la commission est réservée quant à l’utilisation de dispositifs de vote électronique pour des élections politiques.

La présente délibération a pour objet de revoir la recommandation de 2003 à l’aune des opérations électorales intervenues depuis cette date et de leur analyse par la CNIL, y compris par les contrôles effectués.

La nouvelle recommandation a pour champ d’application les dispositifs de vote électronique à distance, en particulier par internet. Elle ne concerne pas les dispositifs de vote par codes-barres, les dispositifs de vote par téléphone fixe ou mobile, ni les machines à voter. Elle est destinée à fixer, de façon pragmatique, les garanties minimales que doit respecter tout dispositif de vote électronique, celles-ci pouvant être, le cas échéant, complétées par des mesures supplémentaires. Elle vise également à orienter les futures évolutions des systèmes de vote électronique en vue d’un meilleur respect des principes de protection des données personnelles et à éclairer les responsables de traitement sur le choix des dispositifs de vote électronique à retenir.

Elle abroge la délibération n° 2003-036 du 1er juillet 2003 portant adoption d’une recommandation relative à la sécurité des systèmes de vote électronique. »

Pour prendre connaissance de la recommandation, se reporter au J.O. de la République française du 24 novembre 2010.

Gérard-David Desrameaux

Directeur de la Lettre ECP