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12/05/2013

EN APPELER AU SENS DES RESPONSABILITES

Editorial

Ce n’est pas tant à la notion d’union nationale qu’il faut en appeler aujourd’hui qu’à celle du sens des responsabilités.

Eu égard au climat délétère et à la crise de confiance tant à l’égard du pouvoir actuel que de la classe politique en général, ce dont le pays a le plus besoin aujourd’hui c’est que cesse cet état de guerre civile larvée et de dénigrement systématique du politique.

Ce n’est pas d’union nationale (qui ne se conçoit réellement que face à une menace extérieure, à un péril imminent et pour de courtes périodes) dont la France a besoin aujourd’hui, mais d’un climat plus apaisé et de la recherche de convergences à défaut de ces consensus forts auxquels il faudra bien arriver quand notre pays connaîtra une démocratie plus responsable et, osons le dire, plus intelligente qu’elle ne l’est.

Le clan contre clan, le rejet systématique par un clan de tout ce qui émane de l’autre clan nuit à l’image de notre Nation et en dit long sur la dégénérescence d’un système politique qui offre trop de prises aux caricatures et aux simplifications excessives, elles-mêmes génératrices de dangereuses pratiques et attitudes.

L’union nationale ne serait ainsi pas adaptée à la situation actuelle. En effet, les tensions sont telles et les populismes de toutes sortes si actifs que l’on ne peut raisonnablement concevoir de rassembler au sein d’une même équipe gouvernementale d’authentiques républicains et démocrates avec des partisans de solutions extrêmes et inadaptées à la situation de la France, de l’Europe et du Monde.

Ce dont nous avons besoin, en revanche, c’est de la recherche de larges convergences, comme il vient d’être dit précédemment, sur l’essentiel. C’est l’établissement d’une sorte de pacte passé entre les républicains et démocrates autour d’une ambition commune : redresser le pays au plan économique, social et politique dans un esprit de justice et dans un climat de confiance retrouvée.

Ce dont la France a besoin aussi, c’est d’un grand dessein clairement défini et expliqué au peuple.

C’est d’un exécutif resserré.

C’est d’un plan faisant la part des choses entre le long terme (l’objectif à atteindre), le moyen terme (un programme fixant des étapes et précisant les moyens mis en œuvre) et le court terme (les mesures prises afin de faire face aux urgences et d’insuffler une dynamique).

Ce dont la France a besoin et ce à quoi aspirent les Français, c’est également que soient précisés les effets attendus des efforts auxquels ils sont astreints car ce qui provoque l’exaspération et le désarroi de nombre de nos compatriotes et les jettent dans le piège du populisme et des extrémismes, c’est qu’ils n’ont pas confiance dans des mesures ajoutées les unes aux autres au gré du temps qui passe. Ils ont ainsi l’impression qu’ils sont devant un puits sans fond et que l’espoir d’inverser le cours des choses est nul.

L’effort demandé à tout citoyen peut être compris et librement consenti par celui-ci s’il a une claire vision quant à l’objectif à atteindre et s’il a conscience que sa contribution juste et proportionnée à ses possibilités contributives contribuera précisément au redressement national.

En tant que citoyen, et à ce titre acteur de la vie politique, il entend aussi, et l’on ne peut que le comprendre, avoir prise sur les choix d’un système économique défaillant qui accorde trop de facilités et de pouvoirs aux spéculateurs et aux fraudeurs (notamment sur le plan fiscal) au point de mettre les peuples et les Etats hors jeu au niveau de la prise de décision.

Mais là, on l’aura compris, cela dépasse très largement ce qui est du ressort d’un Etat mais dépend de mécanismes internationaux. C’est à ce niveau qu’il faut appréhender le problème et apporter les réponses adéquates.

Gérard-David Desrameaux

11/09/2011

A L'ATTENTION DES CANDIDATS A L'ELECTION PRESIDENTIELLE

Editorial

Peu à peu les candidats à l’élection présidentielle, qu’ils soient candidats virtuels ou non, candidats à la candidature ou candidats bien réels, font entendre le son de leur voix et esquissent le développement de certains thèmes et propositions qu’ils comptent mettre au cœur du débat qui permettra aux Françaises et aux Français de les départager.

A cet égard, il me paraît important pour tout candidat sérieux qu’il soit en mesure de mettre en valeur le rôle moteur qui peut être et doit être celui d’un chef d’Etat qui s’en tient à l’essentiel montrant la voie, la direction qu’il faut emprunter.

Aussi, est-il fondamental pour tout candidat crédible d’insister sur sa conception de la « fonction présidentielle » et de mettre en valeur son « approche du pouvoir ». C’est cette approche qui permettra en effet au corps électoral de trancher.

Ce n’est pas, ce n’est plus d’un catalogue, d’un programme trop souvent tributaire du temps et de la conjoncture, dont l’électorat a besoin mais d’un projet, d’une orientation et d’une vision que j’aime qualifier de « grand dessein ».

La France n’attend pas d’un  président qu’il soit « normal » ou « anormal », mais un président qui préside, arbitre au sens noble du terme et soit capable de proposer un grand dessein.

Aux forces politiques, aux clubs et aux partis d’élaborer des programmes et propositions. A l’Homme d’Etat, d’incarner cette vision, ce grand dessein et de parler le langage de la vérité et de la sincérité.

Parmi ces grands desseins, je citerai volontiers, notamment, mais il en existe évidemment d’autres sur lesquels j’aurai l’occasion de revenir au cours des prochains mois :

-         la défense du pluralisme passant nécessairement par une loi électorale plus juste permettant une représentation aussi fidèle que possible des différentes sensibilités politiques du pays ;

-         la volonté de gouverner autrement, en tenant davantage compte de ces différentes sensibilités avec le souci constant, d’une part, de privilégier l’intérêt général et, d’autre part, de rompre avec la politique stérile du bloc contre bloc, du camp contre camp qui conduit à une impasse. Une telle volonté, un tel choix, il faut le savoir, implique une approche plus consensuelle de l’exercice du pouvoir, car dénoncer  le bloc contre bloc implique que le Parlement redevienne le lieu par excellence du débat débouchant le cas échéant sur des majorités à géométrie variable selon les thèmes et sujets abordés. Refuser cette logique en se contentant de dénoncer le bloc de gauche contre le bloc de droite reviendrait à accepter l’émergence d’un nouveau bloc contre d’autres blocs et ne changerait pas fondamentalement la donne ;

-         s’agissant de l’Europe, autre grand dessein, il me paraît fondamental que tout candidat sérieux ne laisse pas en jachère ce terrain. Tout candidat crédible doit s’inscrire dans la lignée des pères-fondateurs de l’Europe et des grands Européens du vingtième siècle en se faisant le héraut de cette cause-là et le porte-parole d’une Europe politique, citoyenne, humaniste et solidaire, sans hésiter à parler de fédéralisme. A cet égard, face à la montée des populismes, qu’il convient vraiment d’opposer, comme on sépare le bon grain de l’ivraie, au concept de prise en compte des aspirations légitimes des peuples, il y a un travail considérable à faire tendant à démontrer que l’Europe doit être plus unie, plus sociale, plus humaine et plus identifiable. A cet égard encore, tout candidat crédible devrait pouvoir reprendre à son compte, en ces temps d’incertitude, la formule de François Mitterrand : « La France est notre Patrie, l’Europe est notre avenir » ;

J’ajoute que celui ou celle qui bannira de son vocabulaire les petites phrases assassines et rejettera l’invective, les jeux de mots faciles, les insultes et le dénigrement de l’autre, des autres, devrait avoir notre préférence, car celui-ci ou celle-là aurait compris ce que gouverner veut dire et pris l’exacte mesure de la tâche à laquelle il entend se consacrer.

J’ajoute encore que la France a besoin de consensus mais pas d’un consensus mou qui serait synonyme d’inaction et qui conduirait à ne rien changer de peur de réveiller les passions et de susciter des conflits.

Il faut un consensus fort pour agir, pour faire évoluer les choses et entraîner celles et ceux qui veulent agir dans l’intérêt de la France, de l’Europe et du monde ; de la France en veillant à ce qu’elle soit plus unie, de l’Europe en la fédérant et en la consolidant, du monde en contribuant avec les autres peuples à ce qu’il soit mieux organisé.

Gérard-David Desrameaux

Président-fondateur du RCE

* Cet éditorial est également porté sur le site du RCE.