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22/06/2022

POUR UNE AUTRE GOUVERNANCE

 

Editorial

 

Depuis des décennies, je mets l’accent sur la nécessité de changer fondamentalement notre façon d’appréhender la politique dans notre pays.

A travers trois essais, Esquisse d’une démocratie nouvelle, pour une éthique en politique, Refondons nos institutions, d’une monarchie républicaine à une démocratie républicaine et De l’alternance au partage du pouvoir, faut-il en finir avec nos modes de scrutin ? , publiés respectivement en 2007, 2016 et 2017 ainsi qu’à travers de nombreux articles publiés sur deux sites, j’ai fait un certain nombre de propositions de nature à remédier à une situation préoccupante de l’état de notre démocratie.

Or, la dégradation de celle-ci s’est poursuivie au cours des dernières années.

Dans le contexte actuel, il me paraît utile d’en appeler à une autre gouvernance s’inspirant de nombre de propositions formulées dans les essais et écrits précités ainsi que du projet de Constitution que j’ai élaboré en 2016 et publié dans Refondons nos institutions car aujourd’hui comme hier, il me semble qu’elles permettraient à nos institutions d’évoluer favorablement vers un régime présidentiel jumelé à une revalorisation de notre Parlement grâce à une meilleure représentativité et à une atténuation du parlementarisme rationalisé en vigueur dans notre pays depuis le début de la Ve République.

La crise de la démocratie dite représentative n’est pas assez prise en compte par les différents acteurs politiques et ceci est particulièrement regrettable car ce manquement peut avoir des conséquences dramatiques sur l’avenir des trop rares démocraties existant à travers le monde.

Invoquer le recours à une démocratie dite participative ne suffit pas, ne suffira pas à remplacer le sentiment de vivre sous une forme de pouvoir délégitimé.

La démocratie dite participative n’est pas d’autre part la réponse adaptée aux maux de notre temps. Il est illusoire de vouloir contourner un défaut de représentativité par l’érection d’assemblées faussement démocratiques qualifiées d’assemblées participatives substituant une prétendue démocratie participative à nos assemblées représentatives.

A cet égard, il est regrettable qu’à la veille des élections législatives des12 et 19 juin 2022, alors que la campagne électorale était sans relief, que les débats semblaient proscrits, que les propositions étaient dérisoires, que les enjeux électoraux étaient mal définis et que les intentions de participer au vote étaient particulièrement basses, en d’autres termes que la démocratie représentative n’était absolument pas mise en valeur, on ait annoncé la création d’un Conseil national de la refondation aux contours imprécis qui ne saurait légitimement se substituer à la seule légitimité reconnue au peuple souverain et à ses représentants.

S’agissant de la défiance des Français à l’égard de la démocratie, Le Figaro du 15 avril 2022, évoquant un récent sondage réalisé par le Cevipof, rappelait que les Français exprimeraient leur besoin d’une refondation démocratique, 57% d’entre eux estimant que la démocratie ne fonctionne pas bien.

Le même jour, dans le même journal, un éditorial de M. Vincent Trémolet de Villers s’intitulait : « Urgence institutionnelle ».

Le Monde du 28 avril 2022 titrait : « Macron au défi du renouveau démocratique »

Après autant de décennies où l’accent a été mis de façon récurrente sur la crise de nos institutions et plus encore sur le divorce entre les Français et une certaine façon de faire de la politique par une partie de la classe politique on ne peut qu’exprimer le vœu que le sujet soit véritablement traité comme il se doit si nous voulons éviter que dans un avenir proche des voies radicales nous mènent vers des solutions dangereuses pour l’avenir même de la démocratie.

Au lendemain des élections législatives, nombre de journalistes et commentateurs adeptes des combats binaires et des discours de guerre civile ont jugé que la France était devenue ingouvernable.

Il me semble que nous devons plutôt profiter de la nouvelle donne, l’existence d’une majorité relative se substituant à une majorité absolue, pour faire émerger une culture du consensus par la constitution de majorités d’idée, de majorités à géométrie variable comme nous le préconisons depuis longtemps.

La démocratie, c’est aussi et surtout l’art du compromis.

Gérard-David Desrameaux

 

 

 

13/11/2017

COMMUNIQUE

Nous vous informons de la parution aux éditions Bréal du dernier livre de Gérard-David Desrameaux intitulé De l’alternance au partage du pouvoir - Faut-il en finir avec nos modes de scrutin ? Cet ouvrage est disponible en librairie et en ligne depuis le 8 novembre dernier.

 Dans ce livre, l’auteur fait le constat suivant : Nos modes de scrutin et notre pratique politique favorisent le clan contre clan et cela a pour effet d’engendrer dans notre pays, depuis des décennies, un climat de guerre civile larvée se caractérisant par des discours radicalisés et souvent irresponsables. De fait, la vie politique française est rythmée par des alternances successives créant ainsi une nouvelle forme d’instabilité politique, tout nouveau pouvoir remettant en cause presque systématiquement ce qui a été fait par le pouvoir précédent.

 En s’appuyant sur les fondements de la Ve République et sur l’évolution de la Constitution, Gérard-David Desrameaux préconise ici de substituer au concept d’alternance celui de partage du pouvoir ; autrement dit de majorités à géométrie variable, pour remédier à cette situation.

 Pour mémoire, ce livre s’inscrit dans la suite logique d’un précédent livre de Gérard-David Desrameaux publié en novembre 2016 aux éditions Lanore intitulé Refondons nos institutions – d’une monarchie républicaine à une démocratie républicaine.

Dans ce denier livre, l’auteur préconisait notamment une refondation du système politique français en garantissant un pluralisme effectif et une révision de notre Constitution permettant de donner le jour à un modèle français de régime présidentiel (voir sur ce site le communiqué du 5 novembre 2016 qui apporte quelques précisions supplémentaires sur le contenu de l’ouvrage précité).

 

 

11/09/2011

A L'ATTENTION DES CANDIDATS A L'ELECTION PRESIDENTIELLE

Editorial

Peu à peu les candidats à l’élection présidentielle, qu’ils soient candidats virtuels ou non, candidats à la candidature ou candidats bien réels, font entendre le son de leur voix et esquissent le développement de certains thèmes et propositions qu’ils comptent mettre au cœur du débat qui permettra aux Françaises et aux Français de les départager.

A cet égard, il me paraît important pour tout candidat sérieux qu’il soit en mesure de mettre en valeur le rôle moteur qui peut être et doit être celui d’un chef d’Etat qui s’en tient à l’essentiel montrant la voie, la direction qu’il faut emprunter.

Aussi, est-il fondamental pour tout candidat crédible d’insister sur sa conception de la « fonction présidentielle » et de mettre en valeur son « approche du pouvoir ». C’est cette approche qui permettra en effet au corps électoral de trancher.

Ce n’est pas, ce n’est plus d’un catalogue, d’un programme trop souvent tributaire du temps et de la conjoncture, dont l’électorat a besoin mais d’un projet, d’une orientation et d’une vision que j’aime qualifier de « grand dessein ».

La France n’attend pas d’un  président qu’il soit « normal » ou « anormal », mais un président qui préside, arbitre au sens noble du terme et soit capable de proposer un grand dessein.

Aux forces politiques, aux clubs et aux partis d’élaborer des programmes et propositions. A l’Homme d’Etat, d’incarner cette vision, ce grand dessein et de parler le langage de la vérité et de la sincérité.

Parmi ces grands desseins, je citerai volontiers, notamment, mais il en existe évidemment d’autres sur lesquels j’aurai l’occasion de revenir au cours des prochains mois :

-         la défense du pluralisme passant nécessairement par une loi électorale plus juste permettant une représentation aussi fidèle que possible des différentes sensibilités politiques du pays ;

-         la volonté de gouverner autrement, en tenant davantage compte de ces différentes sensibilités avec le souci constant, d’une part, de privilégier l’intérêt général et, d’autre part, de rompre avec la politique stérile du bloc contre bloc, du camp contre camp qui conduit à une impasse. Une telle volonté, un tel choix, il faut le savoir, implique une approche plus consensuelle de l’exercice du pouvoir, car dénoncer  le bloc contre bloc implique que le Parlement redevienne le lieu par excellence du débat débouchant le cas échéant sur des majorités à géométrie variable selon les thèmes et sujets abordés. Refuser cette logique en se contentant de dénoncer le bloc de gauche contre le bloc de droite reviendrait à accepter l’émergence d’un nouveau bloc contre d’autres blocs et ne changerait pas fondamentalement la donne ;

-         s’agissant de l’Europe, autre grand dessein, il me paraît fondamental que tout candidat sérieux ne laisse pas en jachère ce terrain. Tout candidat crédible doit s’inscrire dans la lignée des pères-fondateurs de l’Europe et des grands Européens du vingtième siècle en se faisant le héraut de cette cause-là et le porte-parole d’une Europe politique, citoyenne, humaniste et solidaire, sans hésiter à parler de fédéralisme. A cet égard, face à la montée des populismes, qu’il convient vraiment d’opposer, comme on sépare le bon grain de l’ivraie, au concept de prise en compte des aspirations légitimes des peuples, il y a un travail considérable à faire tendant à démontrer que l’Europe doit être plus unie, plus sociale, plus humaine et plus identifiable. A cet égard encore, tout candidat crédible devrait pouvoir reprendre à son compte, en ces temps d’incertitude, la formule de François Mitterrand : « La France est notre Patrie, l’Europe est notre avenir » ;

J’ajoute que celui ou celle qui bannira de son vocabulaire les petites phrases assassines et rejettera l’invective, les jeux de mots faciles, les insultes et le dénigrement de l’autre, des autres, devrait avoir notre préférence, car celui-ci ou celle-là aurait compris ce que gouverner veut dire et pris l’exacte mesure de la tâche à laquelle il entend se consacrer.

J’ajoute encore que la France a besoin de consensus mais pas d’un consensus mou qui serait synonyme d’inaction et qui conduirait à ne rien changer de peur de réveiller les passions et de susciter des conflits.

Il faut un consensus fort pour agir, pour faire évoluer les choses et entraîner celles et ceux qui veulent agir dans l’intérêt de la France, de l’Europe et du monde ; de la France en veillant à ce qu’elle soit plus unie, de l’Europe en la fédérant et en la consolidant, du monde en contribuant avec les autres peuples à ce qu’il soit mieux organisé.

Gérard-David Desrameaux

Président-fondateur du RCE

* Cet éditorial est également porté sur le site du RCE.