25/01/2015
De l'Union nationale à la recherche de consensus
Editorial
Les actes terroristes perpétrés les 7,8 et 9 janvier 2015 ont suscité dans tout le pays une onde de choc tout à fait exceptionnelle à la hauteur du drame.
Un climat, un état d’esprit s’est naturellement installé dans l’ensemble du pays. Le peuple a semblé prendre l’exacte mesure de la dimension de l’événement. Il a réagi spontanément et a su répondre massivement à l’appel du président de la République et du gouvernement en manifestant à travers l’ensemble du pays dans une communion nationale incontestable.
Il n’est pas inexact de dire, en effet, qu’à la suite de la tuerie perpétrée au journal « Charlie Hebdo » et dans le magasin casher de la porte de Vincennes ainsi que de l’assassinat d’une policière municipale à Montrouge, les plus hautes autorités de l’Etat et l’ensemble de la classe politique, à de très rares exceptions, ainsi qu’une très grande majorité de nos concitoyens, ont voulu faire la démonstration de l’Unité des Français et apporter la preuve que le peuple français entendait demeurer libre et debout. C’était le message adressé à travers toute la France lors des grandes marches du 11 janvier dernier.
Désormais, il va falloir séparer le bon grain de l’ivraie et se refuser, comme il a été dit à maintes reprises par les uns et les autres, à tout amalgame.
Mais, en même temps, il est essentiel de ne pas nier les faits, de ne pas sous-estimer l’ampleur du problème et de ne pas faire preuve d’un laxisme coupable et d’un angélisme qui n’a pas lieu d’être en l’espèce.
L’Union nationale autour des valeurs de la République et des principes démocratiques doit être saluée en tant que telle. Face à un drame, de nature terroriste, commis par des fondamentalistes intégristes qui entendent imposer une conception radicale et surtout erronée de l’Islam, il n’y a pas d’autre possibilité pour un peuple attaché à une autre idée de la vie en société, à une autre vision du monde, reposant sur des valeurs aussi fondamentales que celles des droits et devoirs de l’homme et de la Déclaration universelle des droits de l’homme, que de se lever ensemble et de dire non. Non, ce n’est pas ce que nous voulons. Non, vous ne nous ferez pas taire.
Dans le même temps, il faut se garder de toute dérive qui tendrait à plonger un pays, la France, un continent, l’Europe, voire le monde dans un affrontement binaire entre deux blocs irrémédiablement irréconciliables.
Il y a donc lieu de faire extrêmement attention en ces heures qui se comptent déjà en années (n’oublions pas entre autres, l’attentat contre la synagogue de la rue Copernic et celui de la rue des Rosiers dans les années 70 et 80, ceux des métros Saint-Michel et Port-Royal, à la fin du siècle passé, ainsi que ceux commis le 11 septembre 2001 à New York ou ceux de Londres et de Madrid, cette liste n’étant évidemment hélas, nullement exhaustive) et se compteront encore à l’avenir, en années, voire en décennies.
Il va falloir, en effet, veiller à ce que d’engrenages en engrenages, on n’aboutisse pas à des embrasements généralisés, dans lesquels certaines forces intégristes et obscurantistes voudraient nous mener avec l’appui et la complicité d’autres intégristes, populistes et xénophobes.
L’esprit de l’Union nationale doit nous permettre de franchir les écueils et les obstacles qui vont se dresser sur le chemin nous conduisant vers une cohésion et une fraternité retrouvée dans le cadre d’une démocratie plus apaisée faite de recherche de consensus et une République plus exigeante.
Gérard-David Desrameaux
18:02 Publié dans éditoriaux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : union nationale, gérard david desrameaux, consensus, marches du 11 janvier 2015, actes terroristes des 7, 8, 9 janvier 2015, intégristes fondamentalistes, obscurantistes, xénphobes
25/08/2014
A PROPOS DE LA DEMISSION DU GOUVERNEMENT VALLS
La démission du gouvernement Valls, eu égard notamment à la conjoncture actuelle et aux dissensions qui n’ont de cesse de se manifester tant au sein du gouvernement, de la majorité et des oppositions, tant de droite que de gauche, atteste de la nécessité de procéder à une modification en profondeur des institutions de la Ve République.
Les velléités de constituer des majorités stables et homogènes, nous le voyons chaque jour davantage, sont désormais de plus en plus illusoires car le pays ne peut et ne saurait être à l’avenir artificiellement divisé en deux camps irrémédiablement irréductibles.
Le camp contre camp a montré ses limites.
Une fois de plus, j’affirme que seule la recherche de majorités d’idées, de majorités à géométrie variable permettra de dégager les nécessaires et légitimes consensus dans le cadre d’institutions rénovées permettant au pluralisme de s’exprimer.
Ces institutions rénovées doivent permettre à toutes les forces politiques d’être représentées, ce qui nécessite une réforme du mode de scrutin dans le sens de plus de proportionnalité et l’établissement de nouveaux rapports entre pouvoirs publics parallèlement à la recherche d’une plus grande cohérence de l’action gouvernementale et d’une indispensable solidarité gouvernementale.
L’action politique a besoin de cohérence et de lisibilité. C’est un impératif qui n’est nullement contradictoire avec la recherche de politiques plus consensuelles et des majorités d’idées auxquelles il vient d’être fait référence.
A la monarchie républicaine instaurée en 1958, il est urgent de substituer une démocratie républicaine.
J’aurai l’occasion de développer cette idée et d’indiquer les moyens d’y parvenir au cours des semaines et des mois à venir.
Gérard-David Desrameaux