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25/11/2012

LA DEMOCRATIE BLESSEE

Editorial

A trop vouloir rassembler et faire vivre dans une structure unique des courants de pensée antagonistes et tout compte fait fondamentalement opposés, on crée des machines de guerre électorale dépourvues de toute efficacité.

L’affligeant spectacle auquel nous venons d’assister, spectacle qui au demeurant se poursuit sous nos yeux médusés, de par la volonté des dirigeants d’une grande formation politique, hier détentrice du pouvoir et candidate pour demain à l’exercer de nouveau, ne peut réjouir tout démocrate et républicain sincère.

C’est la démocratie qui est blessée par de tels comportements et ceux-ci font le jeu de tous les extrémistes et populistes aux propositions simplistes, voire dangereuses, qui déjà croient leur heure arrivée et savourent leur victoire annoncée.

On ne peut que s’étonner de tels comportements et errements de la part d’hommes et de femmes, responsables et politiques confirmés, alors même que la France, à l’instar de bien d’autres pays, est confrontée à des difficultés, économiques, financières et sociales et que l’avenir s’annonce particulièrement sombre pour nombre de nos concitoyens.

Le combat pour la démocratie ne souffre d’aucun répit. Et, si les partis politiques, si souvent décriés, notamment sous la IVe république et plus particulièrement encore par  le général de Gaulle tant sous la IVe République que sous la Ve République, participent et concourent à l’expression du suffrage comme le prévoit la Constitution, force est de constater qu’ils sont loin de donner toujours satisfaction - et c’est un euphémisme – tant ils se prêtent à des simulacres de démocratie en interne, mettant ainsi en contradiction leurs actes et leurs paroles.

J’ai souvent eu l’occasion de mettre l’accent,  tant dans mes écrits que lors de mes interventions, sur cette distorsion.*

J’invite celles et ceux qui sont intéressés par ce thème à s’y reporter et les dirigeants de partis politiques seraient bien inspirés d’en tirer les enseignements au plan comportemental, s’ils entendent retrouver le crédit auquel ils aspirent, et des raisons sérieuses de croire en leur destin et plus encore en celui des femmes et des hommes pour lesquels ils sont censés se battre et sans lesquels ils ne seraient pas au niveau de responsabilité qui est le leur.

Les démocrates et républicains n’entendent pas hurler avec les pourfendeurs patentés des hommes politiques.

Aussi, doivent-ils être entendus des politiques responsables car ils ne souhaitent pas désespérer de la politique et moins encore du politique.

Trop de divisions inutiles, de slogans meurtriers, de double langage, de propos inappropriés, de phrases assassines, d’images dévoyées, de postures et de jeux de rôle nuisent à l’image du politique et de la politique.

A vouloir être le parti unique d’un camp, on finit par oublier que le pluralisme est à la base de la démocratie. A trop vouloir étreindre, on étouffe, on asphyxie. Il en est ainsi également en politique.

Gérard-David Desrameaux

Directeur de la Lettre ECP

 

 * Esquisse d’une démocratie nouvelle – Pour une éthique en politique, Editions Lanore, 2007

Sur ce site, notamment :

« A propos des partis politiques », 17 juin 2012

« 2012, année électorale », 7 janvier 2012

17/06/2012

A PROPOS DES PARTIS POLITIQUES

Les partis politiques quels qu’ils soient seraient bien inspirés de s’interroger à la lueur des derniers scrutins, et sans préjuger des résultats du dimanche 17 juin, quant à l’impérieuse nécessité pour eux d’entendre la voix de leurs adhérents et au-delà de ces derniers de leurs sympathisants et électeurs.

S’ils veulent à juste titre que vive et s’épanouisse la démocratie au plan national et local et que soit assurée une juste et digne représentation des courants de pensée au sein du Parlement comme au sein des assemblées locales et du Parlement européen, ils doivent avoir parallèlement le souci premier de faire vivre la démocratie en interne.

Les problèmes liés aux alliances, les choix stratégiques, les orientations politiques, les choix des candidats ne peuvent être l’affaire exclusive de dirigeants qui, se sentant investis d’une mission qui trop souvent les dépasse et les éloigne des réalités, notamment du terrain, entendent décider de tout, au nom de tous, dans le silence d’instances auxquelles le plus souvent n’est jamais conviée l’armée de militants dont on aura ensuite l’indécence de mobiliser pour venir distribuer des tracts, coller des affiches et faire la claque dans des meetings.

Dans le même temps la désignation de  trop de candidats ou candidates insipides, sans charisme, sans programme, sans projet clairement défendu, contribue à donner l’impression dans bien des cas, au-delà d’un amateurisme déconcertant, à un immense gâchis et ternit l’image de ce que l’on est en droit d’attendre d’un authentique débat démocratique.

Mon jugement peut paraître sévère mais il ne fait que traduire un sentiment bien réel et qui est cruellement ressenti par nombre de citoyens qui, aimant la politique, se désespèrent d’assister muets et impuissants à un triste spectacle où le pathétique une fois de plus s’allie au dérisoire, voire au ridicule !

Gérard-David Desrameaux

Directeur de la Lettre ECP