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29/09/2013

EN FINIR AVEC UNE IMAGE NEGATIVE DE LA POLITIQUE

Editorial

Les politiques menées depuis des années manquent trop souvent de clarté et de lisibilité. Beaucoup de décisions, en effet, sont prises dans l’urgence. Il s’agit dans de nombreux cas de réagir à la suite d’un événement, d’un fait divers, parfois d’un drame.

Il faut montrer que l’on est à l’écoute. De fait, les pouvoirs successifs donnent l’impression de découvrir l’existence de problèmes alors qu’ils étaient censés les connaître ainsi que les solutions permettant de les résoudre.

Gouverner, n’est-ce pas prévoir, anticiper ?

Certes, il n’est pas interdit pour tout pouvoir d’améliorer, de perfectionner des dispositifs, de corriger des législations et des réglementations qui s’avèrent insuffisantes, inadaptées, dépassées, contre-productives !

Mais il est extrêmement dangereux de modifier en permanence les lois et règlements.  L’insécurité juridique s’ajoutant ainsi à l’insécurité physique, sociale, économique pour ne citer que celles-là !

Le citoyen est alors envahi par un sentiment étrange : celui d’être un sujet, voire un objet ou un pion que l’on déplace sur un échiquier au gré des fantaisies de tel ou tel pouvoir en place à un instant T.

Un tel sentiment n’est pas sain. Il ne l’est pas, pour le citoyen, d’abord, qui voit ses repères brouillés et perd confiance en ses dirigeants. Il ne l’est pas davantage pour la société dans son ensemble, laquelle sous le poids de législations et de réglementations souvent contradictoires et complexes s’ajoutant les unes aux autres, devient tout simplement ingérable et fait le lit des extrémismes de tous bords. 

Dans le même temps, trop de postures, de calculs, de revirements, de positionnements expliqués, défendus, puis remis en cause quelque temps plus tard par les mêmes qui viendront expliquer devant des adhérents et militants médusés, interloqués, s’ils n’ont pas déserté auparavant les rangs de leur formation, avec la même ardeur, avec le même accent de sincérité, que tout est désormais différent alors même que les données n’ont en rien changé.

Trop de changements tactiques, trop de propos qui évoluent au fil du temps et d’intérêts personnels donnent de la politique et des politiques une image hélas négative alors que l’on aurait besoin de politiques non pas sectaires, dogmatiques et incapables de tenir compte des adaptations nécessaires mais à même de tenir un discours audible, cohérent et porteur d’un message d’espoir.

La scène politique actuelle est  dominée par des querelles et  polémiques souvent subalternes, des dénonciations et des divisions qui ne font que  traduire des batailles d’égo dissimulées sous la notion d’intérêt général

Ce dont la France manque le plus aujourd’hui, c’est assurément d’une volonté de rechercher davantage de consensus là où des pratiques et comportements prenant appui sur des mécanismes institutionnels désormais inadaptés s’évertuent à perpétuer un climat malsain de camp contre camp et d’affrontements permanents.

Les politiques doivent se saisir de la question et y répondre.

Gérard-David Desrameaux